Discipline, discipline !
(3/2/1781) condamnation par le tribunal de
police de la fille, Charlotte, de Cezard Imbert muletier qui auroit
achaiter un lapin avant l'heure permise, a une amende de trois livres
quatre sols et que le lapin soit confisqué et vendu a son de
trompe a la place pour le prix en etre appliqué a l'oeuvre
de la miséricorde de cette ville et deffense faite
a Cezard Imbert et sa fille de recidiver sous plus grande peine (Archives de Sisteron, BB192-36)
Mais il semble que le message n'était pas bien passé. Donc un rappel général fut nécessaire sur la règle à respecter. Voici un second extrait de délibération du conseil municipal en 1781.
(10/3/1781) il existe une ordonnance qui
interdit d'achaiter les jours de marché aucune
denrées avant la levée du drapeau, il est de
l'interet de tous les habitants que cette règle soit
maintenue dans toute sa vigueur. C'est pourquoi il requiert qu'en
renouvellement en tant que besoin seroit des precedents ordonnances de
police concernant les aubergistes, cabaretiers, revendeurs, inhibition
et deffense leur soyuent faites de paroitre les jours de
marché sur la place avant que le drapeau de la
communauté ne soit oté par le valet de ville a
peine d'amande. (Archives de Sisteron, BB192-44)
Cette mesure était non seulement prise pour l'organisation
de la mise en place du marché mais aussi pour
l'égalité. De fait chacun avait ainsi sa chance
d'acheter ce qui était le plus frais ou le moins
abîmé si vous voulez. La Raie, Jean-Siméon CHARDIN, XVIIIè s. |
Il existe quelques extraits qui relatent le mécontentement des habitants sur certaines denrées vendues dans un état avancé de pourrissement. Voici un autre extrait de délibération du conseil municipal en 1781 où l'on retrouve la mère d'une vieille connaissance citée plus haut. (Au passage vous remarquerez que l'on désignait les personnes par rapport au "chef de famille".
(22/12/1781) jugement de police contre la
femme de Cezar Imbert muletier de cette ville qui vend du poisson
totalement gatté et meme pourri. Le poisson fut
jeté dans la rivière. Lad femme a dit ne pas
savoir signé l'arret. (Archives de Sisteron,
BB192-145)
La fraude au poids était une pratique courante et un
"échantilleur" (vérificateur) était en
place pour contrôler les poids et mesures suivant les plaintes
des acheteurs. Voici un extrait de délibération
du conseil municipal en 1781.
(2/9/1781)
jugement de police
contre le Sr Ollivier boulanger qui vend du pain d'un poids
inférieur d'au moins une once, ce qui est un vol.
L'échantilleur et un valet de ville et Me de Berard ont
vérifier. La femme du boulanger est venue a la place du mari
convoqué mais elle a ete renvoyée et son mari n'a
pas comparu. amende de douze livre demandée. amende
réelle de dix huit livres, un tiers envers le Roy, un tiers
envers l'hopital, un tiers envers l'oeuvre des dames de la
miséricorde de cette ville. (Archives de Sisteron, BB192-107)
Etonnante redistribution de l'amende du jugement de police ! On peut se féliciter qu'aujourd'hui, les comportements des uns et des autres aient changé ! "Quoique ..." dirait Raymond Devos.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre commentaire. Il sera soumis au modérateur avant sa publication. Soyez patient !
L'administrateur.