St-Michel haut perché !
Voici
la reproduction d'un article de la revue "Le Sisteronais, n°16
de 2001" enrichi de photos supplémentaires.
Visite
de la chapelle Saint-Michel
Située
à mi-hauteur de la cathédrale des Pommiers, on accède à cette
chapelle « suspendue » par l’intérieur. A moitié abandonnée,
il reste des traces de fresques.
Le
clocher de la cathédrale de Sisteron renferme une curiosité peu
connue : une chapelle haute, la chapelle Saint-Michel. Elle est
située à mi-hauteur du clocher-porche fortifié de la cathédrale
des Pommiers.
On
peut distinguer de l’extérieur, à l’arrière de la cathédrale,
une partie saillante et arrondie. Des opercules sur les faces Nord et
Est du clocher révèlent l’existence d’un escalier. Nous avons
voulu en connaître davantage et nous avons gravi un escalier en bois
dans la nef latérale gauche permettant d'accéder à une porte
située à 4,90m de haut. Jadis il fallait une échelle pour y
accéder, sans doute pour protéger ce que le clocher renfermait. En
effet le clocher fortifié devait, selon le père Jannini, abriter
les reliques de la Sainte-Croix et les objets précieux, un peu comme
la chapelle haute de la cathédrale d’Albi que l’on appelle la
salle aux trésors. C’est Pierre de Sabran, évêque au XIIe siècle
qui, ayant rasé l’ancienne, fit construire la cathédrale de
Sisteron que nous connaissons aujourd’hui. Le clocher est venu
s’annexer plus tard, sans doute au XIIIe siècle. Un autre exemple
de chapelle haute, difficile d’accès et reconstruite également au
XIIe siècle, est l’église de Saint-Chef dans le Dauphiné.
Peut-être que l’existence de ces chapelles hautes est le résultat
des reliques ramenées des croisades.
Accès
à la chapelle
Après
avoir gravi les marches de bois et franchi la porte encastrée dans
le mur épais, un escalier monte en colimaçon autour d'un tronc
central. Les marches et le tronc sont taillés dans la même pierre. On
a un peu de peine à admirer le travail des tailleurs de pierre car
l'escalier est étroit. Pourtant il va encore se rétrécir au fur et
à mesure de notre montée, comme s’il était légèrement conique.
Des pigeons y ont élu domicile et nous avons rencontré deux nids
lors de notre ascension. Après plus d’une trentaine de marches,
nous débouchons sur un petit palier sur lequel nous trouvons à
gauche une porte qui donne sur un espace carré d'environ 5m de côté,
dont un côté s’ouvre sur une abside avec une mince ouverture
verticale à hauteur d’homme. Nous sommes dans la chapelle
Saint-Michel, nom souvent donné aux chapelles situées en hauteur,
comme la chapelle haute du clocher-porche du XIe siècle de
Bessuéjouls. Saint Michel est invoqué contre le mal. Représenté
avec une balance, il pesait les âmes. Saint Michel est le patron des
soldats.
Des
traces de fresques
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Cette
chapelle aux dimensions parfaites avec son abside et sa demi-coupole
possède sur son côté nord une autre ouverture pour la lumière.
Les murs noircis laissent apparaître des zones d’enduit qui
signifieraient que des fresques devaient exister, hélas aujourd’hui
noircies et très limitées. Dans le mur du fond une autre porte
donne sur le toit de la nef latérale. Mais le plus étonnant est
cette ouverture taillée dans la pierre d'environ 0,5 m sur 0,7 m de
haut. Un anneau sous l'ouverture et un fer en T au-dessus de
l'ouverture devait permettre d'y fixer sans doute une corde pour
descendre et remonter les reliques dans la cathédrale lors des
grandes cérémonies paroissiales.
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Le plafond en ogives croisées est
parfaitement conservé et repose sur des encorbellements concaves.
Cette croisée d’ogives ne supporte donc que le plancher de la
galerie des cloches.
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Le bourdon de 1 m 30 de diamètre date de 1889. Il donne la note ré. |
La
galerie des cloches abrite cinq cloches. Deux sont logées dans les
deux baies de la face Nord et deux autres dans les deux baies de la
face Est. La face Ouest possède également deux baies tandis que la
face Sud, celle du côté du dôme hexagonal, n’en possède qu’une.
Le bourdon de 1 m 30 de diamètre qui se balançait suspendu à deux
poutres fixées dans les murs de la galerie a aujourd’hui été
installé dans un berceau métallique reposant sur le plancher de la
galerie. Ce bourdon, datant de 1889, actionné électriquement tout
comme deux autres cloches, donne la note Ré. Seules trois cloches
sonnent aujourd’hui.
C'était
en 2001. Aujourd'hui je crois savoir que des travaux pour empêcher
les nuisances des pigeons ont été effectués dans l'escalier du clocher.
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