Ordre "révolutionnaire"

1789 est passé par ici, et par là !
1789 laisse des traces et une remise au point s'est avérée nécessaire. Les consuls de Sisteron ont ainsi marqué le passage de 1789 par une ordonnance de police en 1790, que voici : 
(le texte est transcrit tel qu'il est écrit dans les archives)

3/3/1790 ordonnance de police.
  • 1° Que toutes les provisions de bouche et autres denrées quelconques seront apportées sur la place du marché, sans pouvoir etre interceptées dans leur route, et que nul citoyen ne puisse rien achaiter hors desdits marchés. 
  • 2° Que nul citoyen ne puisse amonceler des tas de fumier dans les grandes rues telles que la rue droite, la descente de la paroisse, la sonnerie, la mercerie, les places et toutes les rues qui y aboutissent. 
  • 3° Que les sept fours bannaux de la ville et faux bourg la Beaume soyent constamment ouverts toute l'année pour le service du public. 
  • 4° Qu'il soit deffandu a ceux ou celle ayant la manutantion ou exploitation desd. fours de distribuer du feu a nul habitant, et a nul habitant d'en porter par les rues. 
  • 5° Que nul citoyen ne pourra battre la caisse ni prendre les armes sans la permission de la municipalité. 
  • 6° Que nul ne pourra laver dans le bassin des fontaines, y tremper ni y laisser tremper quoi que ce soit, et notamment qu'il soit expressement prohibé d'y laver du bled comme de l'etendre et de le faire secher sur la place. 
  • 7° Qu'il soit deffandu a tout habitant tenant des cochons de les laisser vaguer dans la ville. 
  • 8° Qu'il soit deffandu a tout charretier, voiturier et autres de laisser leur charette, voitures, carrés, dans les rues pendant la nuit. 
  • 9° Que dans le temps des venaisons ou ces precautions ne peuvent etre exigées a l'egard des pressoirs, ou soit tenu de mettre un fanal aux dits pressoirs pendant la nuit. 
  • 10° Que tous les cafés, cabarets, tavernes, bouchons, et tout lieux ou l'on donne a boire soyent regulierement fermés tout les jours a dix heures du soir, et qu'a cet effet il soit sonné a ladite heure la retraite bourgeoise qui se faira par cent coups de cloche. 
  • 11° Que les dimanches et les fetes solennelles dans le temps des offices divins tout jeux quelconques soyent prohibés, a ce que nul puisse fournir des boules pendant la celebration desd. offices. Le tout sous les peines et amendes que le bureau jugera convenable sur chacun desd. objets. Et d'autant que la ruineuse passion des jeus dit jeu de hasard et connus sous la denomination de lansquenet, pharaon, vendome, marseiloise, trente quarente, dupe, vingt et un, est la perte de la société, la desolation et le desespoir des familles et qu'il importe essentiellement d'en arreter les funestes progres, qu'il soit rigoureusement deffendu a tout citoyen quel qu'il soit de jouer lesdits jeux, et de les donner a jouer dans quels endroits lieux et maison que ce soit sous la peine portées par les ordonnances. ! Interdiction de jouer aux boules, quilles et autres, le dimanche pendant les offices divins. (Archives de Sisteron BB193)
Petits commentaires :  
- Au point 4 on comprend l'utilité de la mesure quand on connaît les ravages des incendies. - - Au point 8 on voit déjà les problèmes de parking !
- Au point 10 fini la rigolade, maintenant c'est la retraite bourgeoise, et pauvre sonneur, cent coups de cloche !
- Au point 11 les dimanches redeviennent diablement sacrés !

Je vous laisse retrouver sur internet les caractéristiques des jeux incriminés au point 11.

Mai 68 a été plus libérateur, surtout pour les femmes !


Archives du XVIIIe siècle de Sisteron

Commentaires