Paul Signac à Sisteron

En 1902, le grand peintre croque pour la première fois la clue de Sisteron. Le tableau sera exposé l’année suivante en Allemagne. Une oeuvre qui renferme toutes les couleurs chaudes du Sud.

Sisteron, Huile sur toile, 1902 (89x116 cm). Collection particulière. Voir la repro en couleur en dernière page de la revue
Paul Signac (1863-1935) né à Paris, aimera voyager toute sa vie. Il côtoiera les grands peintres de son époque et gardera son indépendance picturale même s’il se sent très proche de Seurat, un autre néo-impressionniste et pointilliste. Il établit une théorie picturale qui s’appellera le divisionnisme.
Dès 1887 Paul Signac explore le sud de la France pour sa luminosité et la vivacité des couleurs. En 1892 il arrive à St-Tropez à bord de son bateau Olympia. Il y passera l’année et il y reviendra fréquemment.
Il semblerait qu’en 1900 il achète une voiture et qu’il fait de fréquents voyages, descendant par la vallée du Rhône jusqu’à la Côte d’Azur.
En 1902 il écrit à son ami Cross que lors d’une tournée à vélo qu’il fait depuis St-Tropez, il a croqué différents paysages comme le rocher de Castellane et la clue de Sisteron. Rentré dans son atelier il se met à peindre sur de grandes toiles. «Castellane» et «Sisteron» seront exposés en Allemagne pour la première fois en 1903. La réputation internationale de Signac est née.
«Sisteron» est une composition simple. De part et d’autre du pont les rochers sont de couleur bleu teinté de violet pour donner la chaleur du sud, et un bleu plus froid pour le pont. Les peupliers de l’avant plan sont roux et orange. La citadelle est jaune, comme une châsse dorée gardant de chaudes reliques provençales avant le voile qui plane sur le Dauphiné représenté par les teintes claires accentuant le contraste. Signac fait quasi l’impasse sur les montagnes en arrière plan alors qu’il les a représentées sur une aquarelle ci-dessous. Le sommet de la Baume est un mélange de jaune et orange. A droite du pont il atténue la fracture représentant la chaussée entre les maisons afin d’équilibrer les deux côtés du pont alors qu’il la maintient sur l’aquarelle. Le tout est traité par petites touches rectangulaires.
28 ans séparent la peinture de l’aquarelle ci-dessous.

Sisteron, aquarelle et mine de plomb, 1930, (28x43 cm). Paris ; musée national d'art moderne

Pendant la première guerre mondiale il s’installe à Antibes et visite les ports de France et de Méditerranée à bord de son petit voilier.
A partir de 1920 il ne peindra plus que des aquarelles. Il nous a laissé une aquarelle de Sisteron datée de novembre 1930. A la même époque une photo en carte postale montre Sisteron du même point de vue, du bord de la Durance, aux Marres. On s’aperçoit de la maîtrise de transcription de la réalité en une œuvre peinte par une technique rapide et qui n’accepte aucune erreur, l’aquarelle malgré quelques repentirs autour de la citadelle et de son rocher. De même pour le rocher de la Baume qu’il corrige en supprimant sa verticalité que l’on trouvait dans le tableau de 1902.
Cette fois la citadelle est jaune-ocre clair. Le rocher de la Baume est parsemé de jaune, le pont et les maisons attenantes sont en bleu.

carte postale de 1930















 On trouve sur internet une autre référence à Sisteron par Paul Signac et une seule sur Artnet, un dessin à l’encre  et au crayon rehaussé de blanc serait datée de 1902.
Sa dimension impressionne pour une œuvre sur papier faite sur le vif , et à vélo si la date est 1902 !! 

Sisteron, vue de la Durance, 1902,
(71x99 cm)
Nous donnons cette référence pour compléter ce petit dossier sans certitude sur l’exactitude de l’information.









Magnifique tableau réalisé en 1902 par le peintre qui donna naissance au pointillisme.
De part et d’autre du pont de la Baume, les rochers sont de couleur bleue et teintés de violet pour donner la chaleur du sud. Les peupliers de l’avant-plan sont roux et oranger.
A gauche tout en haut, se dresse la citadelle, jaune, comme un temple doré.
Un chef d’oeuvre qui rend un hommage vibrant à cette vue exceptionnelle dont on ne se lasse jamais.

Archives du XVIIIe siècle de Sisteron

Commentaires